NOTRE ARMÉE MALMENÉE PAR SON CHEF SUPRÊME, SARKÖZY

Publié le par leblogdegeorgesdillinger

Le 12 mai 2011

 

 

 par Georges Dillinger

 

 

 

Depuis que France existe, l'État - ou les États successifs - se sont toujours dotés d'une Armée pour défendre son territoire, protéger ses populations, éviter une occupation étrangère. Quand l'État était par trop aboulique, il est arrivé qu'une très jeune fille, Jeanne d'Arc, se leva pour réanimer nos soldats et remplir les devoirs vitaux qui viennent d'être évoqués. L'Armée, chargée de ces devoirs quasiment sacrés, a pu être au fil du temps une Armée de métier – comprenant parfois des mercenaires - ou une Armée des fils du peuple, appelés par la conscription. Dans une histoire longue de plus d'un millénaire et demi, des tâches assombrissent sa gloire, telles les colonnes infernales de Tureau ou les tueries démesurées autant qu'inutiles de Bonaparte et de Napoléon. Au 20ème siècle encore, l'épouvantable hécatombe à laquelle se sont soumis les fils de France de 1914 à 1918, prouve la vitalité de l'esprit de sacrifice dans notre peuple et spécialement dans la race paysanne qui a payé le plus lourd tribu. La défaite de 1939-1940 s'avère rachetée par l'holocauste de plus de 100 000 de nos soldats puis par l'engagement de l'Armée d'Afrique aux deux dernières années de conflit.

 

Dès le 16ème siècle, notre Armée fut également engagée au-delà des mers et des océans au service de la Grande France. En Amérique du Nord - dans les immensités du Canada et de la Grande Louisiane -, en Asie, en Afrique surtout - dans des conditions géographiques et climatiques parfois à la limite du supportable -, nos Armées ont fait cadeau à la mère patrie d'un magnifique Empire d'où ils ont chassé souvent le cannibalisme, toujours les maladies et les pandémies, les luttes tribales, l'esclavage et la misère qui affectaient les populations locales. Celles d'ailleurs se sont le plus souvent ralliées qu'elles n'ont été conquises. Mais, ici ou là, l'Armée s'est sacrifiée au service de la France. Nous connaissons maintenant le drame d'une Armée mise au service de causes qui ne nous concernent pas et qui sont en général discutables, parfois scandaleuses. Le règne du sarko-nihilisme exerce ses ravages dans ce domaine comme dans bien d'autres.

 

Rappelons d'abord que notre Armée - pourtant si peu étoffée dans cette 5ème République finissante – a été dispersée comme à plaisir, depuis des décennies, dans un grand nombre de pays étrangers et lointains. Nos troupes y sont engagées assez généralement dans le cadre de l'Union européenne, de l'O.T.A.N. ou de l'O.N.U., auquel évidemment notre gouvernement à donner un aval flasque dans l'indifférence du contexte où se situaient l'intervention et la nécessité pour la France d'y participer.

 

Sans être exhaustif et sans respecter l'ordre chronologique des différents engagements, notons que nos troupes sont présentes – ou l'étaient encore récemment - au Liban, au Kosovo, au Tchad, en Centre Afrique, à Djibouti, au Gabon et j'en passe. Il y a plus surprenant  - pour ne pas dire plus - avec une base récemment installée à Abou-Dabi, pour faire face à un Iran dont cependant nous ne sentons pas la menace. Le tableau sera complété par les trois cas que nous allons citer maintenant et où l'on peut parler de dévoiement de notre Armée au profit de la politique-spectacle menée par le triste sire qui fait office de Président de la République.

 

L'Afghanistan sera de plus en plus une croix lourde pour nos soldats que nous avons consenti à y envoyer. L'objectif vertueux, toujours prêt à servir, était de soustraire les populations à la dictature des talibans en les faisant bénéficier du bien suprême de l'humanité : la démocratie. Seulement voilà. Comme s'en étaient aperçu les Anglais, il y a plus de deux siècles, en franchissant les passes du Kaïber et de Peshawar[1], l'Afghanistan est un pays très montagneux, peuplé de guerriers aguerris et cruels, déchiré par des conflits ethniques et, par-dessus tout, armés d'une foi musulmane dont on connaît les séquelles politiques et comportementales. En d'autres temps, des Occidentaux héroïques auraient pu tenter d'éradiquer ces fanatiques de l'Islam et, en restant dans le pays, y apporter les progrès de la civilisation. Mais il fallait rester. C'est-à-dire coloniser. Actuellement, on peut toujours installer la démocratie à Kaboul. Ce n'est ni le suffrage universel, ni les luttes entre les partis politiques qui constituent la trame de la démocratie qui permettront de faire face aux antagonismes tribaux qui s'ajoutent à l'héritage de l'islam, réfractaire par essence à toute démocratie.

D'ailleurs, rien ne peut souder un  peuple musulman jusqu'alors déchiré par des chikayas internes, autant que l'intervention de roumis et des mesures qu'ils imposent quelles qu'elles soient. Sachons qu'en Afghanistan, dès que nous aurons le dos tourné, les talibans, l'anarchie et la guerre ré-embraseront le pays de plus belle. Les sacrifices consentis par nos soldats auront été totalement  inutiles. Scandaleusement inutiles.

 

Les frappes aériennes françaises en Tripolitaine, décidées et annoncées par le saltimbanque de l'Elysée, appellent des réserves et des critiques fort graves. Certes, le potentat local Kadhafi est un véritable monstre. En 1986, les attentats contre le Boeïng de Lockerbie puis contre le DC 10 du Ténéré ont fait des centaines de victimes totalement innocentes. Le chef barbaresque de Taraboulouss n'a même pas cherché à se disculper de sa responsabilité dans ces carnages. Devant ces faits, il eut été légitime de chercher à éliminer le coupable, y compris par une opération brutale contre sa résidence – à l'instar de l'élimination récente de Ben Laden - ou au moins de soumettre son pays à un blocus sévère. Il n'en a rien été. Au contraire au cours des décennies, les relations entre la France et la Libye ont pu paraître quelque peu idylliques. C'est que Kadhafi est richissime puisqu'il a la haute main – et les royalties - sur les hydrocarbures de Syrte représentant, bon an mal an, 85 millions de tonnes de brut ! Un homme aussi riche - si monstrueux soit-il – ne saurait avoir que des amis. Au fil du temps, des Français "éminents", des hommes politiques, d'anciens ministres et des chefs d'entreprises sont allés chez lui, toujours en quémandeurs. Il y a peu d'années, Kadhafi a été invité à Paris pour y planter sa tente de bédouin et se livrer à des déclarations discourtoises, quand elles n'étaient point scandaleuses. Tout le monde a applaudi. La circulation sur la Seine était même interdite lorsqu'un fils du grand homme devait emprunter un des ponts qui l'enjambent.

 

Sur l'incitation des réseaux sociaux, des Libyens s'aperçoivent - tous à la fois ! - qu'ils sont privés de la démocratie et de la liberté d'expression. Comme ailleurs, les manifestations s'allument et se propagent. Ces subversions des droit-de-l'hommistes coïncident parfois avec de vieilles haines tribales compliquées comme peut l'être une histoire arabe. Mais Kadhafi n'est pas Ben Ali et il a décidé d'agir, avec la dernière fermeté, contre ces manifestants considérés comme de dangereux insurgés.

 

Quand le torchon brûle en Tripolitaine, des islamistes organisent une sécession de la Cyrénaïque et installent à Ben Ghazi un comité national de transition. Il y avait au moins un fait à mettre au crédit de Kadhafi : celui-ci contenait la vague fanatique de l'islam déchaîné sur l'Afrique du Nord et le Proche Orient… Or, d'une part, à Ben Ghazi Sarközy décide que la France - puisque la France c'est lui - reconnaît le Conseil National de Transition. Pourtant il est difficile de soutenir que ce dernier émane du sacro-saint suffrage universel. Et puis, infiniment plus grave, le matamore de l'Elysée décide de soumettre la Tripolitaine à des frappes par nos avions de combat pour protéger les populations innocentes de la répression de Kadhafi. L'affaire est ubuesque.

Comment des frappes aériennes, quels qu'en soient les objectifs, pourraient-elles protéger des populations innocentes des méchancetés de Kadhafi ? La présence de notre porte-avion nucléaire et de toute la meute de frégates, voire de sous-marins qui assurent sa protection rapprochée et les opérations aériennes elles-mêmes, sont d'un coût exorbitant.

Pour quel effet ? Jamais les frappes aériennes à elles seules n'auront fait capituler l'adversaire ; a fortiori quant elles sont le fait de roumis s'attaquant à des disciples du prophète. Suivant  le schéma évoqué ci-dessus, ces opérations présentent même le risque de ressouder les libyens autour de leur dictateur, y compris ceux qui avaient manifesté contre lui. Merci Sarközy.

 

Pour finir, disons un mot de la Côte d'Ivoire. Il y a quelques cinq semaines, une élection présidentielle donnait, parait-il, la majorité à Ouattara devançant l'autre candidat Laurent Gbagbo. Les élections africaines… on en sait la valeur ! Pourtant ce résultat n'était même pas encore validé par la Cour Constitutionnelle que toute la nomenclatura internationale, politicienne et médiatique, prenait fiévreusement partie pour le Président "élu" (sic) contre le Président "sortant" (re-sic). Obama et Sarközy furent les premiers. Nul ne s'en étonnera étant données leur animosité plus ou moins venimeuse à l'égard du christianisme et leur sympathie complémentaire pour l'islam. Quant aux médias, ce fut un véritable forcing. Pendant plusieurs semaines d'affilée, notre chaîne de radio publique la pire R.F.I. (rumeur, falsification, intoxication) a mis la Côte d'Ivoire en tête de tous ses bulletins d'informations (deux par heure), quelle que fut l'importance des autres évènements agitant le monde. Et la Côte d'Ivoire restait le sujet favori du temps d'émission entre ces bulletins.

Or concrètement de quoi s'agit-il ? C'est la moitié septentrionale du pays qui a été le plus atteinte par l'islam : ses prêcheurs, son argent, parfois ses armes. Ouattara est un musulman. Quant à Gbagbo -  pour n'être probablement pas un saint – il n'est pas pire non plus que bien de ses congénères africains. Il représentait la partie Sud de la Côte d'Ivoire, principalement habitée par des animistes et des chrétiens, lui-même étant, paraît-il, évangéliste.

Tout s'explique alors dans le forcing délirant entretenu en France contre Gbagbo. Tous les traquenards, tous les pièges, tous les mauvais coups que la France pouvait porter à Gbagbo lui ont été réservés. Des spécialistes ont longuement disserté sur les nombreuses ethnies impliquées d'un côté et de l'autre. Pourtant l'affaire est tellement plus simple. Ouattara, c'était l'islam triomphant. Gbagbo, c'était encore une niche préservée pour les autres populations, les chrétiens en particulier. C'était là et là seulement, ce qui orientait le choix de notre nomemklatura.

Mais la coupe fut pleine quand les troupes françaises de l'opération Licorne, présentes dans le sud de la Côte d'Ivoire, ont reçu l'ordre de participer les armes à la main, aux derniers combats du moins, pour éliminer Gbagbo. L'Armée s'est donc trouvée un instrument entre les mains sales de Sarközy pour faire de la Côte d'Ivoire un nouvel État islamique. Demain les chrétiens pourront y être - comme ils le sont déjà dans une multitude d'États musulmans - soumis à toutes les vexations, à toutes les dhimitudes, à l'occasion à tous les massacres.

 

Il n'y a aucune raison pour que ces abominations s'arrêtent. Et l'on peut se demander quelle mission sera assignée demain à l'Armée française de par le monde, pour s'associer au pire et compromettre son honneur.



[1] - Grisés par la conquête du sous-continent indien, à deux reprises, les Britanniques ont voulu ajouter à leur gloire – et à la civilisation – l'occupation de l'Afghanistan. Malgré l'importance des effectifs engagés dans l'opération, les campagnes de 1839 à 1842, puis de 1878 à 1881, n'ont été que de terribles et sanglants échecs.

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