LE COMBAT NATIONAL : POURQUOI ET COMMENT ?

Publié le par leblogdegeorgesdillinger

Le 9 septembre 2010

par Georges Dillinger

 

L'invraisemblable résignation des Français devant le péril qui menace la survie même de leur peuple, s'explique par une pensée rassurante – pour eux -, mais d'un égoïsme effrayant. "Les choses dureront bien autant que moi et après moi le déluge", suivant le mot que n'aurait jamais prononcé Louis XV. Cependant, quelques millions de Français existent encore qui se préoccupent à des degrés divers du sort de leurs descendants et de leur race.

 

La quasi-unanimité de ces citoyens, conscients de leurs devoirs, n'entrevoie qu'un chemin – celui qui leur est dicté immémorialement par le système - : le recours au suffrage universel. Il est vrai qu'à la lumière de la demi-douzaine de "monarchies" existant dans l'union européenne, il est difficile d'espérer le salut de ce côté là. Quant au recours à un homme providentiel, la dernière expérience en date, celle de De Gaulle, est coupable en grande partie des calamités qui nous explosent à la figure, avec sa responsabilité écrasante dans la révolution de 1944, la mise à mort de la Droite nationale à l'occasion de l'agonie de l'Algérie française et, enfin, sa cécité absolue pendant le mûrissement de la révolution anarchisante de Mai 68. Alors, malgré l'évidence d'un système totalement verrouillé, le citoyen motivé se résigne à l'électoralisme de rigueur et s'accommode du sinistre régime des partis qui "nous a fait tant de mal".


Attendre encore quelque chose, en cette année 2010, de la Droite parlementaire et partisane, dépasserait les limites de la naïveté ordinaire et du bon sens le plus élémentaire. Avec De Gaulle, on avait cru connaître l'indépassable ; mais encore ses maléfices se cantonnaient-ils au domaine politique. A sa suite, Pompidou chauffait l'immigration pour peser sur les salaires des Français. Avec Giscard et son regroupement familial, était mise en place une machine de guerre pour parfaire notre invasion. Et – plus gravement sans doute – la légalisation de l'avortement commençait à frapper à mort le peuple français. Avec Chirac – le roi de la médiocrité – mais surtout avec Sarközy, on a dépassé l'indépassable. C'est dans tous les domaines, la mise à mort nihiliste de notre pays, de notre peuple et de ses chances de survie.


Ne reste donc que le Front National. L'admirable Front National de Jean-Marie Le Pen, lancé au début des années 1970. Les points d'appui de son programme étaient excellents dans tous les domaines. L'ennemi ne s'y est pas trompé. Il l'a donc totalement diabolisé, non pas dans un combat politique ordinaire, mais dans un combat de nature métaphysique. L'unanimité de la nomenclatura, la prégnance totalitaire de nos médias l'ont enfermé derrière un mur infranchissable. En dépit de l'adéquation de son programme, de la nécessité vitale de l'appliquer, depuis plus de trente ans, il s'est avéré évident que le Front National plafonnerait autour de 20 %. En 2007, au moment où l'espoir quittait le Front, la duplicité de Sarközy donnait, à une multitude de frontistes désabusés, une porte de sortie qui, hélas, n'était pas une sortie de secours. Actuellement, l'âge met sur la touche le seul homme politique français que nous ayons connu depuis plus de soixante ans.

 

 

De nos jours, deux dauphins sont sur les rangs : Bruno Golnisch et Marine Le Pen. Le cas de Marine Le Pen est singulier au point d'être extraordinaire : le mur de l'ostracisme verrouillé – qu'a connu son père sans interruption pendant près de 40 ans – s'est ouvert à son profit. Il faudrait dépasser les bornes de l'optimisme ordinaire pour s'en réjouir sans s'en inquiéter. Ce ne sont évidemment pas les qualités réelles de Marine Le Pen, son courage physique, son militantisme, son talent oratoire, sa vivacité, son aspect physique plaisant qui lui valent ce début de faveur. Non, c'est infiniment plus grave. Ce sont certaines de ses prises de position, par affirmation ou par omission, qui attestent d'un changement de cap dans le corpus de doctrines auxquelles le Front National s'était tenu inflexiblement précédemment. De quoi s'agit-il ?

 

Certes, dans ces dernières années, il y avait eu des brèches dans le programme jusqu'alors intangible. Les convictions de Jean-Marie Le Pen, dans un discours prononcé à Argenteuil, avaient pu sembler mollir à l'égard de positions jusqu'alors intransigeantes au sujet de l'immigration à contenir voire à refouler : expression peut-être d'une prise de conscience d'un phénomène devenu tellurique et auquel il allait falloir se résigner ? Mais, il semble qu'avec Marine Le Pen, il y ait beaucoup plus grave.

 

Jusqu'à maintenant, toute sa vie jour après jour lui a appris que, dans notre système cadenassé, l'accès au pouvoir – ou à une participation au pouvoir – ne serait jamais possible par le jeu du suffrage universel. Pour avoir une miette de participation aux instances élues, il fallait se délester de l'intransigeance sur ce que l'on appelle maintenant des valeurs non négociables. Pourtant le danger est aussi immense, il est évident. En cas de ralliement à la "Droite", qu'il soit discret ou affirmé, dans ces instances – où elle pourrait introduire le Front-, Marine Le Pen sera minoritaire et elle apportera sa voix et son rayonnement à cette Droite menteuse, gauchère et anarchisante, jouant sur la sempiternelle menace : "si ce n'est pas nous, c'est la Gauche". Et une telle position tuera le Front National plus que ne le ferait un bannissement autoritaire.

 

Tactiquement, le cas le plus démonstratif de ce délestage éclate dans son hostilité affirmée à l'abrogation de la loi de l'avortueuse Veil. Ce n'est évidemment pas une coïncidence si cette trahison capitale par rapport au programme traditionnel du Front jusqu'au début des années 2000, correspond avec les débuts de son entrée dans les médias, voire sous la forme de photographies souriantes sur la couverture de magazines jusque-là d'une hargne, d'une haine déchaînées contre le Front…. C'est que, tout simplement, nous touchons là le nœud du problème. Car, avec la question de la natalité, il ne s'agit plus seulement de la souveraineté nationale ou de la résistance à l'immigration : il s'agit de la pure et simple survie du peuple français.

 

 

L'impératif de la vie surplombe les manœuvres politiciennes

En terme de tactique politicienne, on comprend le choix de Marine Le Pen. L'abrogation de la loi Veil dans son programme - abrogation qui ne guérirait pas tout mais serait déjà un début – serait un suicide médiatique et donc électoral. C'est d'ailleurs la situation qu'a connu le Front National, depuis plus de trente ans, quand son programme était explicitement hostile à l'avortement. La vraie question est la suivante : Où mène cette tactique politicienne ?


Un Front National "rajeuni", avorteur, pourra nouer des alliances avec la fausse Droite, avec le sarkozisme, avec Borloo et avec Rama Yade. Beaux résultats en vérité ! On aura renoncé au seul point important : la survie du peuple français, pour perdre le combat national, c'est-à-dire identitaire sur toute la ligne…


Certes, il est vrai qu'un Front National digne de ce nom et de ses engagements, n'a rigoureusement aucune chance d'arriver au pouvoir par le suffrage universel. Mais le pire et le plus désolant seraient qu'un Front National "rajeuni" vienne se fondre dans le magma du nihilisme en marche, dans cette épouvantable chaudron de sorcière où la Gauche cynique et la Droite menteuse s'associent enfin ostensiblement.

 

N'y aurait-il pas plus important qu'un succès électoral aussi fumeux ou que des alliances aussi funestes ? Ne faudrait-il pas qu'une poignée d'hommes restât debout à proclamer la vérité, à donner la voie du salut, à continuer à recevoir l'adoubement de la diabolisation par laquelle s'exprime la colère du mal ?

 

Même en l'absence de tout signe avant coureur, si l'on doit connaître l'aurore d'un redressement, il importe que la petite flamme de la vérité ait été protégée et entretenue.

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